Jonathan Charmasson fait depuis 3 ans du cyclisme sa thérapie mentale et physique et n'hésite pas à repousser ses limites pour atteindre ses objectifs sportifs. Cette passion, il la doit à son père, lui-même ancien cycliste élite. Nous sommes partis à sa rencontre pour découvrir son quotidien de jeune sportif.
Bonjour Jonathan, peux-tu te présenter ?
J’ai 27 ans, je suis chargé d’affaires dans une entreprise de logistique et je pratique depuis plus de 3 ans le cyclisme. Je suis né avec une atrophie cérebelleuse et une atrophie des membres inférieurs droits, qui se sont agravées au fil de ma croissance. Aujourd’hui, j’ai une différence de 8cm entre ma cuisse droite et ma cuisse gauche ce qui entraine une perte de puissance dans ma jambe droite. Sur le parcours cycliste, j’ai débuté en 2020 pendant le confinement. J’ai toujours pratiqué une activité sportive : football, course à pied, tennis… mais ces activités sont devenues trop traumatisantes pour mon handicap, ce qui m’a contraint à arrêter le sport. Durant cette période, j’ai pris beaucoup de poids et c’est là que le vélo est arrivé. J’ai commencé à pratiquer du vélo de manière intensive sur home trainer et, en parallèle, j’ai découvert le paracyclisme. J’ai donc pris ma première licence l’année suivante et commencé les entraînements.
Combien d’heures consacres-tu à ce sport dans la semaine ?
Depuis cette année, j’ai signé une convention avec mon chef d’entreprise qui me permet d’organiser mes journées de travail en fonction de mes entrainements. Je suis un rythme d’entrainement bien précis et d’autant plus depuis quelques mois puisque je suis suivi par l’entraineur de l’Equipe de France. J’ai démarré la saison avec 9h d’entrainement par semaine et au fur et à mesure l’intensité augmente pour arriver à 20h d’entrainement hebdomadaire en fin de saison, et ce, uniquement pour la partie vélo. En complément, il y a toute une préparation physique avec une kinésithérapeute, qui me permet de rester en forme en axant les séances sur le travail du corps, la mobilité et la musculation.
Quel est ton plus beau souvenir de la saison dernière ?
Mon premier plus beau souvenir de la saison, c’est déjà ma participation à la Coupe du Monde. Le deuxième souvenir le plus marquant, pour moi, est d’avoir porté le maillot de l’Equipe de France au championnat d’Europe. C’était vraiment une immense fierté de représenter la nation.
Quels sont tes projets et tes perspectives pour cette nouvelle saison ?
Pour terminer, est-ce-que t’as un leitmotiv, une phrase que tu gardes en tête et qui te motive à avancer ?
Franchement non. Repousser mes limites, c’est ça qui me motive et me pousse. Si j’arrive à la fin d’une course et que je suis souriant, pas fatigué, pour moi c’est comme si je n’avais pas fait la course, je ne suis pas satisfait de moi.
Retour sur son palmarès 2023
- Vice Champion de France Course en ligne
- 3ème du Championnat de France Contre la montre
- 4ème du Championnat d’Europe Contre la montre
- 8ème du Championnat d’Europe Course en Ligne
- Victoire Manche de Coupe de France Hardi Gard Classic
- 6ème Tour de Flandres, Belgique
- 10ème Coupe du Monde Ostende, Belgique